Enfin sur les rails

Premier post. Primeiro post. First post…

Rail, bus, cargo, cruise, carsharing, everything will be fine to move around without taking a plane. Phinneas Fog did it in 80 days at the end of the XIXth century... I'll need one year. <a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/Maps_of_the_world#/media/File:World_map_2004_CIA_large_2m.jpg">Map from Wikimedia</a>.
Rail, bus, cargo, cruise, carsharing, everything will be fine to move around without taking a plane. Phinneas Fog did it in 80 days at the end of the XIXth century… I’ll need one year. Map from Wikimedia.

Mon site semble être sur les rails, mon tour du monde aussi, il n’y a plus qu’à attendre la suite. Et l’inspiration, en trois langues. Tant que je n’ai pas quitté l’Europe, laissez-moi vous présenter mon voyage… Un récit d’anticipation en attendant le roman d’apprentissage. Si vous n’avez pas le temps de lire jusqu’au bout, la carte résume assez bien. N’hésitez pas à me faire signe si vous passez dans les parages ou connaissez quelqu’un sur mon trajet.
D’abord l’idée… Tout commence dans le Sud-Express un soir de l’hiver 2013. Le train à ceci que j’aime bien que la conversation est facile à démarrer avec ses compagnons de voyage, en particulier s’ils sont jeunes, l’air de venir de loin et s’apprêtent à partager avec vous un compartiment pour la nuit. D’où viens-tu, où vas-tu? Ce soir-là, c’était un Coréen. Venant de Vladivostock, me dit-il. Mon cerveau flotte un instant sur ma géographie défaillante avant de placer la ville sur la mappemonde. Si vous vous en souvenez, c’est tout au bout de la Russie, en face du Japon. Transsibérien, donc? Oui, 2 semaines de voyage dans la toundra Russe en compagnie de joviaux militaires. Ces quelques minutes de conversation me laissent rêveur. La boucle Berlin-Stockholm-Lisbonne-Berlin que j’étais en train de réaliser semble d’un coup dérisoire, et le lointain, irrésistible. Il n’en faut pas plus pour que la décision soit prise, je prendrai ce train de légende. Les études et stages aidant, le projet est retardé d’année en année, mais en profite pour mûrir.
À la sortie du master, il est bon à cueillir. L’horizon enfin dégagé de tout engagement, je peaufine mon projet. Le Transsibérien n’y a plus sa place, le trajet a bourgeonné en un tour du monde. Reste l’esprit: pas d’avion, un voyage de rencontre en rencontre plutôt que de curiosité touristique en attraction populaire, l’éloignement géographique complété par un (relatif) isolement numérique. Dans l’ordre, parti de Lisbonne pour un dernier InterRail, je rejoins Rome, plus précisément Civittavecchia, d’où un cargo est censé m’emmener jusqu’à Baltimore, aux Etats-Unis (je dis censé parce que ce n’est pas gagné, voilà qui méritera un post à soi tout seul). De là, direction New York sur les fameux bus américains, puis Québec ville en train. Retour du Québec par Montréal, Toronto, Detroit… jusqu’à Minneapolis, si tout va bien en auto-stop. L’idée est de se poser là un mois pour du wwoofing (Work On Organic Farms pour les intimes) avant de continuer sur Vancouver. De là, croisière pour Yokohama, au Japon (d’où empreinte écologique explosive, on en discutera lorsqu’il sera temps) – à ce propos, je cherche un compagnon de croisière pour partager les coûts, vu que j’ai dû réserver une cabine double sur le Celebrity Millenium, du 2 au 18 Septembre.
Si tout va bien, je serai donc en Extrême-Orient à la mi-Septembre. Je corse un peu les choses en contournant la Russie (dont les visas sont difficiles à obtenir), via la Corée du Sud puis la Chine (des ferries assurent les traversées), où j’espère faire un mois de volontariat. De là direction le Laos puis la Thaïlande, les zones les plus reculées du périple. Il faudra ensuite passer en Inde, ce qui se fera si possible via les Îles Andaman (d’où un ferry rejoint le continent Indien), sinon en passant par l’Indonésie (après tout, un tour du monde sans passer l’équateur en est-il vraiment un?). Visite de l’Inde sur un ou deux mois, puis arrivée au Népal, où probablement je ferai encore un mois de volontariat en attendant de régler les formalités pour le passage au Tibet. La traversée de l’Himalaya ne pourra se faire que vers la fin Avril, ne serait-ce qu’à cause de l’hiver, et de Lhassa je devrais prendre la ligne de train avec le plus grand dénivelé au monde, jusqu’à Xining. Ensuite, on reprend le bus pour le Kazakhstan (c’est une grosse étape, me direz-vous, mais enfin c’est le désert entre les deux, je ne vais tout de même pas le traverser à pied). Si le calendrier joue, je pourrai visiter l’Expo 2017 à Astana avant de redescendre vers la mer Caspienne, que je traverse sur un ferry aux horaires parait-il aléatoires. Arrivé en Azerbaïdjan, le plus dur aura été fait, restera à rejoindre la Georgie, d’où un ferry traverse la Mer Noire jusqu’en Bulgarie. La Bulgarie un pays Européen, je me considérerai rentré chez moi, mais pour les perfectionnistes qui trouvent un peut court ce tour du monde non bouclé, parions sur un n-ème InterRail qui me mènera de Sofia à Berlin via la Hongrie, puis à Lisbonne via la Suisse et Paris.
Tout cela est pour l’instant du rêve. Je prends sur moi de le vivre, et de vous en apporter des bribes, d’où ce blog. Mon sac ne contiendra pas de smart-phone, pas d’appareil photo, il n’y aura donc pas de posts très souvent – pensez à vous inscrire au flux RSS, ci-dessous, ou bien envoyez un mail pour vous inscrire à la newsletter. Et ils ne seront pas toujours très illustrés. Alors à chacune des descriptions, des dessins s’il y en a, fermez un instant les yeux, revoyez la scène, vivez-là à votre manière.
Travaux pratiques… J’aurai rarement vu l’Europe aussi verte et fleurie que ces derniers jours. Le printemps est en pleine forme. L’arrivée à Bellegarde en TGV était particulièrement soufflante. Imaginez un instant… Le chemin de fer longe à cet endroit une succession de lacs encaissés dans de petites vallées. Comme sur une maquette, le relief semble pouvoir être épousé de la main, doux au toucher tellement le maquettiste a pris soin de couvrir de coton vert (de tous les verts possibles) chaque centimètre de sa structure. Ces courbes contrastent avec la surface lisse des lacs, sur lesquels il a pris soin de poser de petits triangles figurant les voiles. À vive allure, le train traverse de petits villages aux berges soigneusement aménagées, au ras de l’eau. Au-dessus de lui serpente le viaduc de l’autoroute, gracieux insecte aux hautes pattes de béton. Symbole d’une civilisation maître de la nature (et de ce fait belle), mais si peu consciente de la responsabilité que cela implique.
Voilà, le décor est posé, le script est écrit, il n’y a plus qu’à ajouter les personnages et à faire tourner la caméra. J’espère que vous apprécierez le film. À ce propos, n’hésitez pas à le dire si c’est le cas (ou si ce n’est pas le cas, ou si vous vous posez une question sur la culture dans laquelle je suis plongé, ou si vous trouvez discutable une de mes parenthèses…). Les commentaires sont là pour ça, quels qu’ils soient ils seront un encouragement pour moi.

Para os portugueses que me lêem… Irei alternando entre línguas para não deixar ninguém ficar mal, mas não queria deixar-vos pendurados já neste primeiro post. Faço portanto um resumo. O mapa tem a vantagem de transpor qualquer barreira linguistica, não sobra portanto demais para dizer. Se parecer que a minha trajectória passa por onde conhecem alguém, por onde tencionam estar, digam-me.
Valerá porventura a pena lembrar o espírito desta viagem. Já muito viajado por essa Europa fora, como testemunham os inúmeros bilhetes InterRail que colecciono, dei por mim um belo dia falando no Sul-Expresso com um Coreano chegado de Vladivostok. Espera lá, isso fica na Russia, certo? Mas não deste lado… Apanhaste o Transsiberiano? E não é que foi mesmo? Que ar têm as minhas cambalhotas entre Estocolmo e Lisboa comparadas com a imensidão do mundo? Teve esse encontro duas consequências. A primeira, de me fazer sentir Europeu, a segunda, querer confrontar essa “europeianidade”, se me permitem o neologismo, com outras longínquas culturas. Fosse Transsiberiano o projecto à partida, não se deixou acanhar, e cresceu árvore grande e forte para se tornar numa volta ao mundo. Se no trajecto pouco sobra da ideia inicial, fica o espírito: viajar sem avião, tentar estabelecer contacto com os companheiros de viagem e com os habitantes, deixar para trás os laços do computador (se bem que nunca completamente).
Pois sim, nem que seja para viajar mais leve apenas me ligarei à Internet quando um hospede gentil me emprestar a máquina. De modo que não esperem posts muito frequentes (talvez queiram inscrever-se no RSS abaixo, ou enviar um mail para ficarem na newsletter). Por outro lado, nem sempre poderei mostrar fotografias. Conto convosco para usarem a imaginação para compensar… Parem um instante, olhos fechados, imaginando a cena… A Europa está particularmente verde esta primavera. Com o TGV de Genebra passa-se por pequenos vales de relevo suave, cobertos de todos os tons. a ondulação contrasta com a lisa superfície de pequenos lagos, que desfilam veloz-mente empurrados pelas pequenas velas brancas que os navegam. O comboio atravessa pequenas cidades cujos cais estão praticamente ao nível da água, cuidadosamente arranjados. Por cima de isto tudo, o viaduto da auto-estrada corre a grandes passos com as suas longas patas de insecto de betão.
Enfim, espero que gostem do que por aqui passar. Não hesitem em comentar, seja por agrado, desagrado, prazer de contradizer ou curiosidade de saber o que há do outro lado do mundo. Serão sempre encorajamentos.

Lastly comes the English. I’m sorry inspiration has been consumed by the two previous versions. I’ll try to alternate between languages, but this first post had to be multilingual. The map will tell you most about the planned itinerary. If you see some place where you plan to be, where you know people or places to visit, let me know!
Long story made short, I’m travelling without plane, hope to rely only on people’s hospitality and will disconnect a bit, without smartphone or computer. So don’t expect too frequent posts (you can subscribe to the RSS or send me an e-mail to receive the newsletter). Nor shall you expect too many photos, although I’ll try to scan some drawings. Instead, I count on your imagination to complete the descriptions I’ll do and travel with me in your mind.
And of course, if you’re eager for the next post, furious about the previous one or want to know more about those people I’m staying with, comment. Every comment will be an encouragement for me to continue writting.

12 réflexions sur « Enfin sur les rails »

  1. Très cool l’itinéraire, et très curieux de voir que tu vas voyager de Rome jusqu’à Baltimore dans un « Cargo Ship ». Je ne savais pas que c’était possible de rejoindre un tel navire. T’as fait comment? Et t’es déjà aux U.S.?

    Allez, tu peux aussi poster quelques photos!

    A part ça, je serai en Californie jusqu’à debut août. Au cas ou tu decides éventuellement varier ta route.

    Bonne chance!

  2. Un excellent projet Thomas – on voit bien comment les critères ont changés depuis Phinneas Fogg: maintenant c’est se laisser le temps et aller lentement qui est devenu un luxe.

  3. Caro Thomas, durante anos vi-te semanalmente pela Academia de Amadores de Música. Segue-se um hiato de mais uns anos no qual desapareces, para surgires de novo e subitamente num concerto meu, há dias. E agora, recebo este teu mail que me põe imediatamente a sonhar, com a viagem com que sempre sonhei, mas acabei por nunca fazer.. Já viajei muito, conheço boa parte do Mundo, mas isto que te propões fazer, é outra coisa! Algumas das viagens que fiz foram através das palavras do Paul Theroux, um dos escritores de viagem que mais admiro. Li quase todos os livros dele. Mas quanto mais te enraizas num determinado estilo estilo de vida, emprego, responsabilidades, etc, mais difícil é fazer o que estás agora prestes a iniciar. Acho que sabes disso muito bem, e daí o timing: depois da conclusão dos teus estudos e antes de qualquer compromisso maior, seja lá de que tipo for, partes nesta incrível viagem! Pode parecer que estou cheio de inveja pelas minhas palavras, mas acredita que não. Estou incrivelmente feliz por ti, e irei acompanhar-te sempre que possível. Tenho mil perguntas a fazer-te, nomeadamente sobre como preparaste esta viagem, que dinheiro disponibilizaste para uma fase inicial, estadias, etc. Vi que pelo caminho irás trabalhar, mas mesmo assim, decerto que tens a coisa delineada. Ou talvez não! Melville, o do « Moby Dick », escreveu um dia: « There are some enterprises in which a careful disordliness is the true method »! Será este o teu? 🙂

    Não me alongo mais. Deixa-me apenas dizer-te que há alguns links a não funcionarem. O do cargueiro (quem me dera poder ajudar-te e ser o parceiro de cabine que procuras..), o do mail para ficar na mailing list e o RSS também me parece que não está bem..

    Isto tudo também para te dizer que lamento não te ter conhecido melhor quando estavas ‘ali mais à mão’ eheh, mas acho que nunca é tarde 🙂

    Abraço grande e, que mais te posso desejar senão, boa viagem?

    1. Obrigado pela mensagem. De facto as minhas passagens pela Academia têm sido algo aleatórias nos últimos anos, não consigo ainda estar constantemente em todo o lado. Mas fica aqui a promessa de voltar por lá quando estiver por Lisboa. Abraço!

  4. Bravo!

    ps: quando precisares de conselhos para o voluntariado no Nepal pede! e para as burocracias para a passagem para o Tibete também 😉

  5. Gostei muito! Continua, não nos deixes… sur notre faim de nouvelles et de ton écriture, que j’ai beaucoup aprréciée! C’est toute une aventure digne d’un livre et je suis sûre que ce sera une expérience fantastique. (Desculpa a mudança súbita de idioma, li

    Maria João

    1. Merci pour les liens. Désolé qu’ils ne soient affichés que maintenant. Les définitions de modération des commentaires sont maintenant modifiées pour ne plus dépendre de moi, j’espère que ça ne créera pas de spam.

  6. C’est super d’avoir un neveux qui fait le tour du monde, ça me donne l’occasion de le faire aussi par personne interposée. Bon pied, bon oeil, « bon voyge monsieur Guibentif, à saint malo débarquez sans naufrage » 🙂

    Je me réjouis de lire la suite!
    Francine

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