L’Extrême-Orient: Progression vers l’inintelligible

La dernière fois, je vous avais laissé à l’arrivée dans ce coin du globe où les mapemondes sont centrées sur le Pacifique et où les voitures roulent à gauche. Depuis, j’ai fait un peu de chemin, et me trouve écrire depuis Shanghai, dite « la prostituée de l’Orient » ou « le Paris de l’Est ». Une bruine tombe dehors qui décourage la visite, et je suis tombé sur un internet café (espèce rare à l’heure actuelle) dédié aux gamers, avec une souris style Dark Vador et un clavier doré, mais non moins anglais, ce qui signifie que pour taper par exemple « à » je tape Alt+0244 (au numpad). Un peu fastidieux, mais je commence à prendre l’habitude (et à connaître les combinaisons). Autour, la musique des clics frénétiques de mes voisins et la fumée d’une ou deux cigarettes font l’ambiance. Plus gênant, les moteurs de recherche sont bloqués et leur alter-ego chinois, Baidu, fournit des résultats en chinois essenciellement, si tant est qu’on soit en mesure de formuler les mots-clés en chinois, ce qui me coupe de tout moyen de vérifier les noms des endroits.

NB: Ce n’est pas seulement que les moteurs de recherche soient bloqué… Toutes les connexions vers l’étranger sont très lentes. Fait que pendant maintenant dix jours je n’ai pas pu accèder au brouillon du post commencé (le navigateur se fatiguait d’attendre la connexion). Je termine à Chengdu, où pour ma peine j’ai un clavier configuré en portugais (je sais maintenant qu’il faut chercher le clavier « 葡萄牙 »). J’ai aussi apris au long du périple que Bing fonctionne envers et contre tout, ce qui me permet quelques vérifications. Merci de votre patience concernant les énumérations de noms d’endroits, j’envisage de poster des cartes mais le temps manque.

Trêve de parenthèses et revenons au dernier jour de croisière sur le « Millenium », le 17 Septembre pour être précis. Nous arrivons à Tokyo dans la nuit, et je débarque avec trois de mes compagnons, j’ai nommé Marc, Georges et Sara (la même équipe, donc, que pour Dutch Harbour, sauf Jean qui a débarqué à Otaru pour faire plus vite). Ce sera la journée sightseeing touriste typique… Notre ticket journalier de métro en poche nous faisons le ralye des destinations à voir: Marché Tsukiji aux odeurs de poisson, où se vendent aussi des choses moins identifiables; Temple de Asakusa, le plus ancien du Japon suposément, complété depuis par une allée de boutiques de souvenirs menant jusqu’à l’entrée; Jardins Impériaux de l’Est, aux arbres de formes fantastiques où nous tombons sur une fanfare qui interprète la marche Olympique (Tokyo 2020 oblige) puis d’autres musiques avec d’interessants effets de percussions, mais on ne peut s’attarder, il s’agit de tenir le rythme; Rue des « Ramen » (soupe de spaghettis), où je mange des dumplings par distraction; le croisement Shibuya, dont l’attrait vient du spectacle de la foule (à l’heure actuelle les touristes eux-mêmes en grande partie, leur portable dégainé avec ou sans selfie-stick pour filmer l’expédition) qui traverse la chaussée, tout droit où en diagonale, venant des quatre points cardinaux à la fois dans une mélée pas inintéressante à voir, de l’intérieur où depuis le café au deuxiême étage d’une des tours d’angle; la rue (dori) Takeshita, là encore célébrée pour la foule qui y circule, parfois en costumes de jeux vidéo, contournant le cas échéant (il nous échut) les boy bands en scéance de « calins gratuits » (et la densification de foule atenante); puis le Meiji Jingu, lieu de culte dédié au précédent empereur (j’ai appris qu’il y en a toujours un, bien qu’aussi puissant que, disons, le roi d’Espagne), entouré comme toujours les temples de ce pays d’un parc luxuriant. Bref, beaucoup de marche, de métro, un peu de tourisme, vous connaissez à présent Tokyo aussi bien que moi à ce moment-là (vu que, ayant abdiqué de toute carte face au smartphone omnipuissant de mes confrères, je ne suivais guère que les noms des endroits visités – à ma décharge, et je ne l’ai pas racconté, la soirée précédente s’était terminée en prolongation, lorsque qu’un des passagers a invité ce qui restait de « fêtards » au bar à l’extinction des feux – dès minuit… – à continuer les conversations dans une suite avec balcon – pas la sienne). Retour sur le bateau après dix heures de ce régime, pour une dernière nuit pendant laquelle la compagnie a eu l’obligeance de nous déplacer à Yokohama, à une petite heure en train de la capitale, pour le débarquement. Va savoir pourquoi. Au demeurant la soirée aura été de nouveau chaleureuse, bien que les convives aient été réduits à peut-être 10, sur un navire de plus de 2000 passagers, au « Rendez-vous » lounge avec les lumières de la côte défillant aux fenêtres.

Débarquement le 18 Septembre, donc. J’accompagne Laura et Nadia, le couple mère-fille avec qui j’avais partagé la table du souper pendant la traversée, histoire de les aider avec leur volumineuses valises (plus légères que mon sac-à-dos cependant). Laura est interceptée à la sortie des douanes par une équipe d’une grosse chaîne de télévision japonaise qui demande ce que les étrangers trouvent à leur pays. Laura, nourrie de mangas et rêvant de mont Fudji depuis des années ne les déçoit pas (eux non plus ne nous ennuient pas, avec une immitation impromptue du Christ Rédempteur de Rio par le présentateur à la mention du Brésil), si ce n’est lorsqu’ils lui demandent de manifester son enthousiasme, les sauts de joie qu’elle essaye à leur demande explicite manquant un peu de spontanéïté. S’agissant de TV, pour les japonais, il faut que ça chante, que ça danse, que ça extériorise (on comprend mieux l’acceptabilité de certains clips qui circulent sur youtube à l’incrédulité des geeks occidentaux)! Tiens oui, je manquais de mentionner que Ken, le surfeur hawaiien, et ses grands-parents avaient été guidés la veille par la même équipe de télé pour l’expédition au Sento (bains publics) qu’ils avaient prévue et sommés de démontrer leur enthousiasme bien fort. Bref. Nous voilà libres de toutes les formalités, administratives ou nom, pour prendre la navette vers la gare puis un métro (plein, sans plus, les bagages rentrent) pour Tokyo et enfin un taxi pour leur hôtel. Adieux sur le seuil, et seul je reprends le taxi pour mon hostel. Remarquez la facilité avec laquelle tout se déroule. Pas de bataille linguistique pour faire comprendre notre destination, pas de luttes infructueuses contre les distributeurs de billets: le Japon se fait un point d’honneur de bien accueillir les visiteurs et des fonctionnaires sont à tous les coins pour vous sortir de l’embarras, et la plupart des gens connaissent au moins quelques mots d’anglais. Il faut dire aussi que Laura prend des cours de japonais depuis quelques années, et que je m’y suis initié pendant la dernière semaine de traversée, profitant de cours dispensés par une passagère (et aidé par le fait que la prononciation, la grammaire et la compréhension orale ne sont pas compliquées). Un luxe de temps que je n’aurai plus par la suite.

Il s’ensuit une petite semaine à Tokyo, passée pour les deux premiers jours avec Ken et ses grands-parents dont l’hostel est à deux pas. Mentionnons une excursion à Akihabara avec Kami, une amie japonaise que j’avais connue à Paris. Survoltée, pressée par le train qu’elle doit prendre bientôt, elle nous entraîne Ken et moi à la recherche de quelque chose, demandant son chemin à droite et à gauche, une attraction, une expérience que, dit-elle, il faut avoir vécu lorsque l’on visite son pays. Nous arrivons enfin face à, ou plutôt dans, l’objet de ce suspense, après avoir traversé une curieuse salle de jeux où alternent machines de jeux vidéo et machines type foire où il faut attraper une peluche avec une pince à trois doigts. Nous découvrons de quoi il s’agit au fur et à mesure que nous subissons, cédant de l’incrédulité à l’hilarité contagieuse de notre guide. Nous sommes dans un photomathon XXL, où a lieu d’abord une scéance de photo plus ou moins conventionnelle. Puis nous découvrons le premier résultat, les miracles du traitement d’image ayant lissé notre peau et agrandi nos yeux pour ressembler à ces boy bands que je mentionnais plus haut. Mais ce n’est pas fini… à l’écran (tactile) il s’agit ensuite de manipuler ces photos, ajouter maquillages, couvre chefs, bulles et exclamations en japonais, au petit bonheur et en temps limité. Inutile de dire que je réserve le résultat final à un cercle restreint. Ayant fait, Kami s’envole, heureuse de nous avoir fait vivre ce moment (et nous aussi, reconnaissons-le), nous laissant seuls pour rentrer par les rues sombres (ça se termine par une petite boucle à la recherche de l’hostel, mais pas tout à fait un égarement).

Ken part le lendemain, et je rejoins Tenka, mon premier hôte trouvé sur couchsurfing au Japon. Le passage du typhon Malakas (mentionné dans le précédent post) et les mails qui se sont accumulés pendant la traversée rendent les jours qui suivent assez posés. On sort le soir, lorsque Tenka a fini son travail, tantôt pour aller voir un panorama de la ville depuis les tours du gouvernement métropolitain (montée gratuite), tantôt pour un verre avec un ami à lui au Golden Gai, quartier de ruelles aux bars minuscules, une demi-douzaine de sièges au plus groupés autour du comptoir, et au couvert cher (même avec mes compagnons japonais, victimes d’un moment d’inattention on paye l’équivalent de 10EUR pour s’être assis là). Je vois aussi Armand, un ancien collègue et ami de l’université, qui est venu ici pour son master puis le doctorat. Il me recommande le tour du quartier de Ginza, près de la gare, pour le spectacle des immeubles d’architecte aux façades assez futuristes pour certains. La dernière nuit à Tokyo sera de nouveau en hostel, Tenka ayant du programme pour la soirée. Ce sera la première d’une série de onze nuits passées chacune dans un lit, ou futon, ou siège différents. Elle sera courte, d’ailleurs, puisque je passe une longue soirée à rédiger le post précédent. J’ai choisis un hostel non loin du Centre Culturel de Tokyo où je vais flâner pour le dernier jour après une conversation qui m’a fait passer la matinée avec un autre voyageur, un américain vivant à Shanghai. Des artistes de rue participent à une compétition dans le grand hall. Traditionnels acrobates, un artiste qui joue du ballon rond en guise de performance, puis une équipe de trois frères au look illusionniste qui présentent un superbe numéro de jonglage avec des cerceaux auxquels sont fixées deux clochettes, composant progressivement toute une mélodie de boîte à musique. Le charme  se prolonge comme je visite une petite galerie de photographes amateurs dont les photos respirent une ambiance joyeuse et tranquille, toute orientale. La dernière soirée sera un souper de sushis sur tapis roulant qui réunit Kami, Armand et un troisième ami, connu  à Paris comme Kami, qui vient lui-même accompangné. Puis il est temps de prendre le bus.

Bus de nuit pour Kyoto. Pas de mauvaises surprises (donc rien à raconter hélas) au niveau du confort. Arrivée aux petites aubes, ce qui me permet de visiter les deux temples du centre-ville, grands halls en bois sombre avec des dorures sobres à l’extérieur, de luxueux autels dorés à l’intérieur, avant la foule. Vient le moment de trouver un lit. J’avoue mon imprévoyance, qui ne m’a pas tout à fait quitté encore. Pas de réservation, pas d’adresse, je suis forcé d’utiliser mon « lecteur MP3 » (que je réservais pour les cas d’urgence) et sa connexion wifi aléatoire au réseau de la gare, non moins poussif (je dois dire que de façon générale les connexions internet m’ont déçu par ici, dans les gares, chez mes hôtes ou dans des hostels – un peu étonnant vu à quel point les smartphones sont ici indispensables, mais je dois avoir eu un échantillon biaisé). Je récolte une adresse à proximité et me mets en marche. J’essaye d’entrer dans des auberges rencontrées sur le chemin, mais vu qu’il faut à chaque fois déchausser mes grosses bottes de marche pour accèder au guichet et que les prix ne sont vraiment pas  à ma portée je finis par renoncer. Encore heureux à ce stade mon sac est encore au chaud dans un casier à la gare. Arrivé, je prends une seule nuit dans l’hostel, espérant trouver meilleur marché pour la suivante (les prix japonais ne sont pas aussi élevés que je ne le craignais, pour le logement comme pour la nourriture, mais pas non plus tout à fait compatibles avec mon budget). L’après-midi, je visite un sanctuaire (les temples servent au culte de Bouddha, les sanctuaires sont dédiés à des divinités diverses), qui s’avère être un grand parc au flanc d’une montagne que je commence à gravir jusqu’à ce que tombe la nuit (vers 5 heures du soir déjà). Je passe aussi à la gare, très futuriste (j’y reviendrai en portugais). Entre les deux, je tombe sur une fête religieuse, qui ici ressemble plutôt à une foire, avec danses et stands de nourriture ou d’attractions. J’apprécie particulièrement une danse de quatre dragons, très longues bêtes opérées chacune par un seul danseur qui les enchevêtrent, séparent, ou empilent avec art. Je commande par erreur (je pensais avoir du sucré) des boulettes frites à la pieuvre couvertes de sauce barbecue, pas mauvaises mais assez inhabituelles, que je termine vu que je suis abordé juste après l’acquisition par un des spectateurs, qui utilise tout ce qu’il peut d’anglais pour établir la conversation (en commençant par s’enquérir si j’aime ce que j’ai en mains), bientôt rejoint par un ami. J’apprends que la fête continue le lendemain avec une procession, que je décide de venir voir.

Je viens en effet, et ne regrette pas au départ. Encore une danse de dragon, cette fois au chatoyant corps bleu porté au bout de huit perches par une petite équipe qui le fait tournoyer et onduler de façon hypnonisante. Puis sortent les différents composants de la procession: lanternes, très longues lances au bout doré, et surtout deux autels portés aux épaules par une vigtaine de porteurs chacun. Je les accompagne, suffisemment loin pour ne plus pouvoir rentrer seul (la carte fournie par l’hostel laissant largement à désirer). La matinée se passe donc dans le sillage du cortège, alors que la soif et la faim commencent à se faire sentir. De retour, il me faut déménager à l’hostel suivant (que j’ai trouvé, meilleur marché). Je passe sur le reste de cette journée, passée dans les limbes d’un coup de barre (dont je sors en fin d’après-midi en passant sur un canal longé d’arbres à proximité du Jardin Botanique, d’où la vue des nuages blancs déchiquetés dans le bleu qui va en s’assombrissant me remonte). Le matin suivant vaut de nouveau la peine d’être racconté (si tant est que ce blog en soi aie un objet). J’arrive à me réveiller à l’aube, ce qui me permet d’être au temple de Kiyomizu-dera avant la foule. C’est une construction élaborée, posée sur une plateforme ancrée par un fascinant enchevêtrement de vieilles poutres au flanc escarpé de la montagne. On peut y admirer une belle vue sur Kyoto au soleil du matin et les différentes parties du temple, dont un secteur d’autels et d’accessoires supesticieux dédiés au succès amoureux, confinant à la divination, très coloré au demeurant . En fait, je suis tellement matinal que le moment de calme se prolonge tandis que je rentre du temple par les ruelles du vieux quartier, serpentant parmi les petites maisons japonaises. Je débouche sur une avenue en face d’une surprenante minuscule boulangerie avec des tableaux au mur, un petit comptoir avec un souriant vieil homme au fond, un désordre innomable de papiers et de bibelots d’un côté et de l’autre des patisseries pour deux fois rien qui me font un petit-déjeuner copieux.

La vie est faite de choix et je dois me rendre à l’évidence: du rythme où va l’écriture, je ne serai jamais à l’heure pour le rendez-vous avec une ancienne colloc qui habite ici à Shanghai et que je retrouve pour souper. Je vais essayer d’abréger. De Kyoto un train local me mène à Osaka (dont je retiens l’impressionnante sorte de « Grande Arche » près de la gare), que je visite en quatre heures avant de continuer sur Kobe. M’y accueille Martinho, brésilien en études ici qui m’accueille (via couchsurfing), malgré son examen du lendemain. Souper au bord de la mer, près de la fameuse Kobe tower, et matinée de randonnée le jour suivant (pendant qu’il est à l’examen) dans la forêt juste au-dessus de la ville (j’ai dû mentionner, ou je le fais ici, que le pyasage du Japon est caractérisé par ses villes galopantes en plaine qui contournent les montagnes, ou les haute collines, laissées aux mains de la forêt, ce qui permet de passer sans transition de l’asphalte et du béton aux sentiers dans les sapins – il faut dire que les pentes abruptes n’encouragent de toute façon pas la construction). Encore une heure de repos dans un parc des environs et je repars en train pour Kurashiki. Le choix de ville improbable était ici dicté par l’invitation d’un hôte sur couchsurfing qui a vu mon annonce de passage dans une ville à proximité. Je n’ai pas regretté, l’endroit est charmant avec son vieux quartier traversé par un petit canal longé de saules pleureurs (un symbole de légéreté plutôt que de tristesse dans ces parages) et ses petites maisons éclairées traditionellement avec des lanternes rouges (à condition de rester dans le périmètre, le reste n’est pas tout à fait beau, comme souvent dans ce pays historiquement déjà densément peuplé dont la population a plus que doublé dans le dernier siècle, et où ce qui avait été sauvé de la quête d’espace a par endroits été bombardé). L’étape suivante n’est pas moins improbable, toujours en petits trains locaux (cette fois avec cinq correspondances et des passages, pour la première fois, dans ce qui pourrait presque mériter le nom de rase campagne n’étaient la succession de plus ou moins petits villages qui y champignonnent, des rizières entre les maisons) jusqu’à Saijo sur l’île de Shikoku, au Sud de l’île principale. Un couchsurfeur des USA m’y accueille, qui habite là en enseignant l’anglais, comme bien des jeunes qui profitent de la demande dans le pays, dont je rencontre un échantillon au bar du coin pour la soirée. L’attrait touristique de l’endroit est plutôt sa proximité avec Matsuyama et son château encore d’époque (j’y reviens plus bas), que je visite en quelques heures avant de prendre le ferry (tout confort) pour Hiroshima.

Je reprends un rythme plus posé pour racconter mon bref passage dans cette ville tristement célèbre. Je ne m’étais jamais posé la question de savoir ce que j’y irai trouver, et j’ai été surpris (vu les no-mans-land engendrés par les accidents de centrale) d’apprendre qu’il ne subsiste pas de zone contaminée. Tout est reconstruit, pas souvent à l’identique. Un grand parc a été aménagé sur une partie de la zone rasée, le Parc du Mémorial de la Paix. C’est là que j’ai passé la matinée de mon seul jour sur place. Faute de temps je n’ai fait que passer sous le Musée du Mémorial, pour me trouver face au Cénotaphe des victimes, simple arche de béton arondie, de hauteur humaine, profonde, à travers laquelle on voit la flamme qui brûle en mémoire de tous les noms oubliés au milieu d’un bassin. Plus loin, j’arrive au Monument de la Paix des enfants (construit après qu’on se soit apperçu des conséquences à moyen terme des radiations sur les bébés). Là aussi, une sculpture de taille assez humaine, une jeune fille tient une grue en papier (un origami d’oiseau classique), debout sur une sorte de petit clocher de granit abrittant une cloche que peuvent venir sonner les visiteurs pour appeler à la paix.  Tout autour, des guichets où sont exposés des travaux, souvent des guirlandes, parfois des tableaux, composés d’autres de ces grues de papier, offerts par des enfants du monde entier. Encore quelques pas, et c’est la version adulte de la Cloche de la Paix que l’on peut venir sonner avec un lourd boutoir, gravée d’une carte du monde. Et de là, de l’autre côté de la rivière qui longe le parc, on voit l’image qui a fait le tour du monde, ce bâtiment à coupole (en fait le Palais d’Exposition Industrielle de la préfecture à l’époque) qui a été partiellement soufflé par l’explosion et dont les ruines ont été conservées. Dans le contexte de la guerre en Syrie et des recrudescences de tensions un peu partout dans le monde, c’était une visite pleine de sens. J’ai trouvé une note presque optimiste en visitant le Château d’Hiroshima, dans l’enceinte duquel plusieurs arbres sont signalés pour avoir survécu à la déflagration, à moins d’un quilomètre.

D’Hiroshima, je n’ai pas eu le temps de voir plus, ayant pris le tram jusqu’à Miyajima, une île à une heure de là qui est adorée comme une déesse depuis des siècles. Comme on ne saurait construire sur le dos d’une divinité, le sanctuaire est construit sur pilotis, par-dessus la plage innondée chaque jour à marée haute. Un portail Torii, orange comme le temple, érigé à quelques dizaines de mètres à la limite de la mer à marée basse est devenu un symbole de l’endroit. Des biches gambadent en liberté dans le village maintenant construit autour, pas du tout effrayées par les touristes. De retour à Hiroshima j’ai pris le seul Shinkansen de mon trajet (il fallait que j’essaye tout de même ce fameux train rapide) jusqu’à Hakata (dite aussi Fukuoka). Cette fois j’avais réservé l’hostel juste avant le départ. À l’arrivée, cependant, je découvre la réponse d’un couchsurfeur qui peut m’accueillir. Je le rejoins le lendemain, pour deux jours très sympathiques, vu qu’il découvre la ville en même temps que moi, n’ayant emménagé (venu de Toyota City) que depuis deux mois. On visite entre autres le musée de la ville, où une exposition temporaire est dédiée à la pêche de plaisance, pour laquelle se passionne mon hôte. En ce qui me concerne, j’apprécie la présentation (avec un article d’introduction très élaboré malgré la traduction approximative) et le contraste avec les thèmes traités chez nous. Le Gyotaku, gravure de poisson, obtenu en pressant directement la prise couverte d’encre sur un papier, est une pratique qui donne des résultats intéressants. Le lendemain, on passe par quelques jardins où des collectionneurs exposent des rangées de bonsaï. Puis Taka pousse l’obligeance jusqu’à téléphoner (le japonais du site web m’étant impénétrable) pour réserver mon billet de départ sur le JetFoil (sorte de ferry rapide qui, à juger par le bruit et le nom, est propulsé d’une façon ou d’une autre par une turbine à une vitesse telle qu’il se soulève sur trois ailerons submergés) et m’accompagner au port. C’est sur ces bons moments que je quitte le Japon.

Le bâteau m’ammène à Busan, port de Corée du Sud. Ici encore, le flot de l’instant présent a pris le dessus jusqu’à la dernière minute et je me retrouve pour la deuxième fois (comme à Hiroshima) dans la nuit, au port, sans nuitée prévue. Heureusement le terminal est pratiquement relié à la gare centrale, en plein centre ville. Je m’aventure donc hardiment (mais l’enthousiasme modéré par le sac-à-dos) dans les rues alentour à la recherche d’un hostel (ou guesthouse, comme ils les appellent ici). Cette fois la barrière linguistique se fait sentir. Il est temps de sortir mon petit « dico en images » de poche que m’a prêté ma soeur, pour découvrir qu’il n’y a pas d’image suggérant de dortoir. J’en improvise une, et ainsi armé essaye une demi-douzaine de motels (la formule d’hébergement favorite du coin, manifestement) où les prix des chambres (pas de dortoirs) sont toujours au-delà du budget. Finalement je déclare forfait en arrivant dans un motel un peu meilleur marché, l’air très propre, où je prends une chambre. Par rapport à ce que j’ai connu, c’est somptueux. Immense lit rond, baignore dans la salle de bains privée et télécommande intégrant télé et air conditionné à laquelle je n’ose pas toucher. Je ne passerai de nouveau qu’une nuit à Busan (la dernière de la série) et prend la matinnée du lendemain pour une ballade du côté d’une fortification et d’un temple qui me semblent prometteurs sur la carte de l’office de tourisme. C’était sous-estimer largement l’échelle de la carte (et donc de la ville). La ballade se transforme en marche à travers un immense campus en pente puis en randonnée vers une muraille qui suit la crête de la montagne (bien 600m de dénivellé, avec des montées et des descentes). La matinée se prolonge sur l’après-midi, et en arrivant au temple visé (Beomeosa, très coloré) il faut abréger la visite des innombrables cours et hermitages pour prendre le bus de la descente puis le métro. Passé prendre mon sac au motel, j’arrive à la gare pour découvrir que tous les trains, même les plus lents, sont pleins jusqu’à dix heures du soir. Une surprise pour moi, vu qu’il y a un train rapide toutes les dix minutes environ pour Séoul. Coup de chance, en arrivant au guichet une réservation a été annulée et la préposée me la vend précipitemment, saisissant ma carte bancaire sans préciser l’emplacement, le prix ou la classe. Pas de mauvaises surprises heureusement, je suis assis confortablement dans ce qui ressemble comme deux gouttes d’eau à une rame de TGV qui m’amène à Séoul à des heures encore décentes pour Marta (nom d’emprunt comme d’habitude), une cousine de ma mère qui m’accueille pour une semaine.

Ce sera le temps de récupérer des tribulations précédentes. Je ne me force pas sur la visite de la ville, un peu dans le même style que les ville japonaises, très étendue et contournant les montagnes, si ce n’est que les immeubles sont plutôt plus hauts, faisant comme des quartiers de plots de construction. Je vois tout de même le château royal, l’hôtel de ville (intéressante combinaison d’ancien et moderne), un tombeau royal (grande butte gazonnée) et la tour de Séoul entre autres. Cette dernière accompagné de Mai, encore une amie rencontrée à Paris, qui fut mon cicérone pour deux soirées centrées sur des soupers copieux (Barbeque coréen et street food).

J’en resterai là pour aujourd’hui, en attendant d’en écrire plus sur l’arrivée en Chine, dont je dirai seulement qu’elle a été compliquée sérieusement par une barrière de langue de plus en plus marquée (d’où le titre du post, voyons!). En effet, si la prononciation Japonaise est intelligible, l’alphabet Coréen (Hangul) a pour lui d’être très simple, juste 24 traits qui se combinent en une multitude de sylabes. Aucun de ces points d’ancrage en chinois, où rien n’est compréhensible, et où le plus souvent c’est un défi de se faire comprendre (et de savoir ce qui a été compris). Je reviens sur le trajet racconté dans ses aspects culturels puis gastronomiques dans les parties qui suivent.

 

Sobra-me pouco tempo para o português, mas não queria deixar de apresentar alguns dos marcos de que mais gostei durante o trajecto. De Tokyo não direi muito, é uma capital bem conhecida. Já de Kyoto descreverei a estação de comboio, o edifício mais futurista que alguma vez tenha visto (contrastanto com os templos veneráveis semeados pela cidade, em diferentes estilos mas quase sempre imponentes estruturas de madeira). O átrio principal está entre dois longos prédios de vidro, fechado pour uma abóbada de vidro lá no alto, debaixo da qual passa uma longa passarela. Daí do cimo a vista sobre a cidade é esplendida, com a célebre torre de Kyoto, claro está, no primeiro plano, iluminada de cores variantes durante a noite. A passarela chega ao « Sky Garden », de onde se vê o átrio da estação, lá bem ao longe, em perspectiva com a escadaria que desce para lá, a passarela por cima e as fachadas de cada lado. Descendo de volta ao hall, quem se virar para trás descobre que o edifício é tão futurista que pixelisa quem lá põe o pé: cada degrau está coberto de luzes LED formando como que um ecrã, de forma que quem desce corta apenas alguns pixeis, aparecendo portanto como uma silueta pixelizada. Também futurista é a Torre do Skygarden em Osaka, uma imensa arcada (da dimensão de dois arranha-céus frente a frente) com uma abertura redonda no cimo que deixa ver o céu, atravessada por escadas que accentuam a impressão de altura. Como ambas as fachadas são parcialmente de vidro, reflectem-se uma na outra, mostrando também aquela abertura para o céu repetidamente.

De Kobe e Kurashiki também não digo nada, se bem que o canal de Kurashiki, com os seus salgueiros elegantes à beira da água e as baixas casas de madeiara iluminadas tradicionalmente com pequenos lampiões vermelhos mereceria a sua frase. Salto também por Saijo, na ilha de Shikoku, onde passei uma noite (já me disseram que um mapa dava jeito, estou a pensar nisso, mas para já estou a ver se escrevo um post… Entretanto recomendo que abram um separador com algum site de mapas), para nos levar directamente a Matsuyama, perto da costa da ilha, da qual visitei o castelo, ainda original e bem conservado. Passada a primeira muralha, no sopé de uma colina, é preciso subir através da floresta cerrada que a cobre para chegar às fortificações do castelo propriamente dito, que delimitam um pequeno labirinto (estratégia de defesa) até à entrada propriamente dita. Contrariamente a castelos occidentais, os muros de pedra fazem uma curva elegante, que lembra a curva de um tronco erguendo-se sobre as suas raízes. Como que apenas pousadas no cimo destes, as torres de vigía parecem-se com uma casa tradicional, caiada de branco com os quadros das janelas de madeira escura, tal com a base do telhado, de vigas entrelaçadas como nos templos, sustentando a curva das telhas cinzentas. Na crista do telhado, um friso da mesma cor que as telhas com motivos vegetais ou de dragões que desaparece de cada lado na goela de dois monstros que são apenas uma cabeça seguida de uma cauda retorcida para cima. Uma destas torres protege um maciço portão de madeira de entrada. Sobe-se uma rampa de accesso pavimentada de granito para chegar a um terreiro cercado pelo parapeito no alto dos muros, do qual a vista se estende sobre o território em volta, hoje em dia uma teia de ruas, prédios e casas mais pequenas, onde quer que se estenda o olhar, excepto sobre as colinas e montanhas deixadas à floresta virgem, como por todo o Japão (pelo menos o que visitei). Ao fundo do terreiro é o castelo propriamente dito, torre quadrada também como que pousada sobre uma última muralha, o branco das suas paredes contrastando com o cinzento escuro das pedras. Um friso de telhas cerca a base de cada um dos três ou quatro andares, como se de um empilhado de casinhas se tratasse. A impressão geral é de sobriedade, elegância e sabedoria. Tendo descrito este não preciso de dizer muito mais sobre o castelo de Hiroshima, esse parcialmente reconstruido das suas cinzas (estava a um quilómetro do hypocentro da explosão), não no cimo de um monte mas num vasto rectângulo da planície. Usaram-se técnicas ancestrais para a reconstrução, e as salas ainda cheiram a resina e madeira fresca. Entre os seus muros estão assinaladas várias árvores, sobreviventes da deflagração apesar da sua próximidade, testemunhas de que quem se ficará a rir no final será sempre a natureza.

De Hiroshima fui também visitar o santuário de Itsukushima, na ilha de Miyajima, a uma hora de eléctrico (com um condutor que segue uma rotina escrupulosa e intrigante ao arranque, apontando com a sua luva branca a luz da porta traseira, depois os carris em frente antes de arrancar) e dez minutos de ferry. O local mais bonito da minha visita ao Japão, e talvez de todo o Extremo Oriente até aqui (estou agora em Chengdu, tendo passado quase duas semana sem conseguir aceder ao blogue para terminar este post por causa das restrições da internet!). A deusa adorada é a ilha propriamente dita, de modo que o templo teve que ser construido sobre estacas numa enseada de areia fina inundada cada dia pela maré. Uma vez por ano, uma barca iluminada de velas entra no templo passando pela porta torii que se encontra do lado do mar, a uma centena de metros das salas de madeira. Eu cheguei de dia, a maré baixa, podendo andar até à base dos imensos pilares circulares de madeira cor de laranja encimados por uma viga ligeiramente curvada, como que sob o próprio peso e trabalhada sobriamente. Daí se tem a melhor vista sobre o santuário propriamente dito, todo de vigas cor de laranja suspensas por cima da praia, delimitando varandas e pátios interiores ou enquadrando os muros brancos das salas espalhadas como uma pequena aldeia encimada por uma extensão de telhados verde-acinzentado de todos os tamanhos, também com os seus frisos na crista e as suas vigas entrelaçadas na base. À sombra destes dormem altares dourados decorados de esculpturas e baixos-relevos. De cada lado da enseada o verde das árvores mistura-se com as cores vivas de um templo, do lado direito, e do sóbrio castanho de uma pagoda de madeira nua no alto de uma colina rochosa, do lado esquerdo. Por trás do santuário, a floresta sobe até ao céu, aqui sem os fios eléctricos que desfiguram as encostas em inúmeros outros cantos do país.

Este templo leva-me a outro, o de Beomeosa em Busan, na Coreia, eludindo Fukuoka, o meu porto de partida do Japão. Aqui acabou-se a sobriedade e a unidade de tons, se bem que a estrutura geral seja parecida, com pavilhões rectangulares separados uns dos outros, sem corredores de ligação, aqui espalhados por três terreiros successivos, em socalcos, cada um defendido por demónios postados de cada lado de um portão tão ou mais colorido que os próprios pavilhões. Cada viga à vista está pintada de motívos geométricos (nomeadamente suásticas) em cores vivas. Algumas juntam os baixos-relevos à pintura, outras têm as pontas esculpidas em forma de cabeça de dragão ou outras gárgulas. O interior é igualmente exuberante, com lampiões em filas cerradas suspensos do tecto, paredes ora cobertas de frescos, ora de pequenos compartimentos contendo cada um um olho de Buddha, e estátuas douradas deste em várias poses em frente aos altares cobertos de oferendas de fruta ou flores. Este templo encontra-se no sopé da montanha de Geumjeong, coberta de floresta e coroada pela fortaleza com o mesmo nome. Uma muralha de uns 18 quilómetros de perímetro, dos quais percorri metade antes de chegar ao templo (enganado por um mapa de escala absurda – aquilo que devia ter sido um passeio de duas horas foi uma caminhada de meio dia), aproveitanto tanto quanto possível a vista sobre a cidade de Busan, estensão de altos prédios apertados lá em baixo como peças de um jogo de construção e o mar ao longe.

Agora que nos levei até aqui, termino em Seúl, onde fiquei uma semana, descobrindo algumas das atracções da cidade (vista de cima, uma floresta de torres, principalmente residenciais, tal como Busan). Direi apenas uma palavra sobre o palácio Gyeonbokgung, o palácio real da altura, que descobri mais tarde ter sido inspirado pela Cidade Proibida (que terá que ficar para a próxima vez…). Espalhado dentro de uma muralha delimitando um vasto rectângulo subdividido em parcelas rectangulares (cada qual com o seu pavilhão no meio), é primeiro uma successão de pavilhões de recepção, seguido por uma pequena aldeia de pavilhões de habitação ligados por corredores intermináveis (e fechados à visita), tudo estruturas em tons de areia, as vigas dos telhados pintadas e suportando telhas escuras trabalhadas.

Nisto passo a um último relato desta parte do trajecto, desta feita centrado sobre comida, e em inglês.

 

As I’ve already told about my trip through Japan and South Corea in the previous paragraphs, I’ll now only mention the main culinary experiences of the period, a way also to acknowledge and thank my hosts.

I disembarked a first time in Tokyo on the 17th of September with Marc, Georges and Sara for a crazy sightseeing day. After going through Tsukiji market, full of more or less identifiable and more or less alive fish (from alive to dried), we went for lunch to the Ramen street, an underground street under Tokyo station celebrated for it’s Ramen (noodle soops). Tired from the last days (the evenings on the ship became longer as the cruise got closer to its end) and from the long walk so far, I ordered fried dumpligs, which I have to say were delicious, tasty and crispy. There was then a last night on the ship before the second disembarkation, on the 18th, when I stayed for a few more nights with Ken and his grand-parents. The culinary highlight of the period was the fried fish eaten for breakfast in a department store (we were looking for the food stalls and their free samples but ended up in the food court floor, which made it OK). I also met Kami, a friend from the internship in Paris, who invited me to an Izakaya (japanese snacks bar, in this case with small tables separated from the hallways by paper sliding doors, very cosy), where we had a succession of delicious dishes (among which the « mother-daughter rice », cooked with chicken and egg). A few days later I met Tenka, a couchsurfer who took me for the first sushi eaten in Japan. The surprise of the night was the raw horse meat, slightly frozen. A bit more consistent (almost crunchy from the ice), a bit more tasty than the better known raw fish. Sushi as well was the meal for the last dinner in Tokyo, before taking the night bus to Kyoto. Together with Kami, David (a second fellow from the internship), Armand (a college friend, with whom I had some japanes curry rice a few days before) and a friend of David we invaded a portion of the conveyor belt of a stand up sushi bar (where you pay per plate you take out of the belt – easy to count).

In Kyoto, alone, I was less inspired for original meals. However, as I passed by a religious celebration, looking like a village fair with it’s dancing stage and some game stands, I was first tempted by a fair portion of fried noodles, which would have been enough had I not decided to try what looked to me like a desert of fried dought. Unfortunate idea, as it was indeed six Takoyaki, or « Octopus Balls » that I purchased, some chewy tentacles filling a half fried dought ball dipped in Barbecue sauce. I have to admit, a bit more than what my stomach was ready to accept (but that I finished nevertheless, as a welcoming japanese started speaking with me). Two days later, I found a very small bakery near my hostel which provided for a very conforting « French » breakfast when I least expected it.

From here on, I only stayed for very short periods in the cities, eating overall a bit less that recomendable. I left Kyoto for Kobe (with a stop in Osaka of a few hours, featuring no meal), where I didn’t taste the famous Kobe beef. I did see it from far, but the price of the gram was well ahead of my budget. Instead, with Martinho, a brazilian host met on Couchsurfing, I had a sort of omelette and rice covered with white sauce (better that what it sound like). I then stayed one night in Kurashiki (the time for some noodles with my Couchsirfing host), one in Saijo (where my host took me to a restaurant where the owner would cook the dishes one by one as orders came in, letting us wait for a couple of hours), one in Hiroshima (where I almost starved looking for the famous food stalls of a department store, only finding the food court), and finally two in Fukuoka. That’s where Taka, my last couchsurfing host in Japan and the neater I’ve ever stayed at, cooked for me a tradicional soup made out of cabbage and (I think) porc intestines, with a sweet/sour taste, surprising at the beginning, but rather good. Together, we also found the department store food stalls I had heard about from the beginning of the stay, where each stall offers some free samples of its products. We did a razia through the pastries and deserts section, eating enough for nearly a full meal of soft or crunchy, strongly sweet or subtly tasty doughts (not entirely for free as I couldn’t resist the temptation of some purchases). I turned a sweetooth, which I didn’t use to be…

When crossing from Japan to South Corea, one of the most noticeable differences is that the wooden chopsticks are replaced by metal ones, thiner and quitte more complicated to manipulate (restaurants in China mostly provide plastic chopsticks, again easier to handle). My first experience with those was in Busan with a plate of spicy cold noodles (which I had ordered randomly out of a menu in Hangul alphabet). A bit challenging, and I was worried about the food safety of a cold dish, but so far I did not have any serious problems with that. From Busan I reached Seoul, where Marta, a cousin of my mother who hosted me for one week, took me to several Corean restaurants, one italian, and shared with me the bitterness of not finding any decent bread despite the wealth of so-called « french » bakeries spread around the city (where the bread is as light as a marshmallow and usually sweet). Mai (a third intership friend) introduced me to corean students eating and drinking (I did an exeption to my no-alcool policy under the politeness clause) with a somptuous corean Barbecue (slices of greasy porc grilled on the table and accompanied with a crowd of condiments, picles, rice, vegetables, sauces…)  and Soju, a beverage drunk either diluted in bier or dilutting fruit sirups. She also took me for a tour of a street-food market were temptation took over most other drivers, compeeling us to try from a vanilla ice covered with an actual apiary slice (wax and honey, mmh) to a sort of vegetables and schrimp pancake, through the « rice cake », pieces of chewy dought in a spicy sauce.

I have to stop here the story given the time, but I’ll mention already that my chinese hosts also did not deceive me on anything related to hospitality, providing dishes as tasty as roasted fish on a pile of sweet potatoes, chinese « hot-pots » (what we call chinese fondue in Europe) and Beijing duck (crispy and smelting at the same time, with a subtle equilibrium between grease and meat tastes). Hopefully I’ll have time to tell that part of the story in short time as I’m now settling in Chengdu for almost one month of volunteering.

See you!

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